La Dette a fortement augmenté car :
-1 / l’argent (la masse monétaire) est essentiellement créé par des dettes
La monnaie existe sous 2 formes : La monnaie scripturale forme l’essentiel de la masse monétaire, très loin devant les billets et les pièces (plus de 90 % de la masse monétaire) Petite histoire : Au 17siècle, les orfèvres étaient chargés de garder les richesses des bourgeois dans leurs coffres. Cet argent, ces richesses inexploitées furent alors prêtés dans le but de les récupérer avec un intérêt. Mais les richesses étant matériellement difficiles à déplacer, elles étaient remplacées par des lettres de change qui pouvaient être à n’importe quel moment échangées par la richesse qu’elles représentaient. Or ces lettres étaient rarement échangées contre des richesses concrètes comme de l’or. Donc pourquoi ne pas prêter plus de lettres de change qu’il n’y a de richesses disponibles ? Ce système fonctionne tant que tous les emprunteurs ne viennent pas tous en même temps récupérer leurs richesses. C’est ainsi que les orfèvres devinrent banquiers : prêteurs d’argent qu’ils ne possèdent pas et qui n’existe pas. Aujourd’hui cela fonctionne toujours pareil, mais les richesses sont devenues la monnaie fiduciaire (pièces et billets), Ainsi lorsque l’on emprunte dans une banque, celle-ci ne vous donne pas une partie de la monnaie fiduciaire (pièces et billets ) qu’elle possède mais créée de la monnaie scripturale. (Écriture sur un compte) La monnaie scripturale forme l’essentiel de la masse monétaire, très loin devant les billets et les pièces (plus de 90 % de la masse monétaire). On estime aujourd’hui que la réserve fiduciaire des banques ne doit être que de 10% environ. Résumé :
- 2/ L’État a choisi d’emprunter avec des intérêts élevés
Avant les traités européens , l’État empruntait à la Banque de France à des taux d’emprunt pratiquement nuls… mais après les traités européens, l’État est obligé d’emprunter avec des intérêts auprès des banques privées.
Mais les banques privées ne prêtent pas par philanthropie, elles prêtent entre 2 et 3% en moyenne pour la France… ce qui leur fait du 20% de rentabilité… (jusqu’à des taux de 10% , ex : Grèce, Portugal…)
Pour fonctionner l’état a besoin de gérer des emprunts*,
Avant 1973 il empruntait à la banque de France à des taux d’emprunt pratiquement nuls. La loi du 3 janvier 1973 dite loi « Pompidou-Giscard-Messmer » réforme la Banque de France en lui interdisant de prêter à l’État à taux zéro. (La fonction jadis exercée par G. Pompidou au sein de la banque Rothschild est loin d’être innocente, il en a été le directeur général). Cette disposition a été intégralement reprise lors de la création de la Banque centrale européenne (BCE), puis dans tous les traités européens (traité de Maastricht (article 104) (traité de Lisbonne (article 123) … ratifié d’ailleurs contre le gré des Français). L’État a donc emprunté avec des intérêts auprès des banques privées.
* »Mais alors, l’état n’a qu’à pas emprunter, et dépenser juste ce qu’il a ! »
C’est très difficile pour un État de ne pas emprunter. D’abord, parce que ses recettes sont hebdomadaires, mensuelles ou annuelles, alors que ses dépenses sont quotidiennes : de temps en temps, même si son financement est équilibré, il a un besoin de trésorerie qu’il résout par un emprunt à court terme. De plus, pour des investissements importants, un bâtiment par exemple, s’il n’a pas les réserves suffisantes, il doit faire un emprunt à long terme. Il est donc difficile d’échapper à l’emprunt.
Mais on dit qu’aujourd’hui le capital n’investit qu’à des taux d’au moins 15% (3% dans début des années 80) , pourquoi les emprunts de 2 à 3% intéressent-ils les investisseurs?
On rappelle alors que les banques privées en Europe peuvent s’endetter à des taux inférieurs à 1 % auprès de la Banque Centrale Européenne, pour ensuite prêter aux États à des taux pouvant aller jusqu’à plus de 11 % (Portugal, Grèce…). (entre 2 et 3% en moyenne pour la France).
La rentabilité se calcule sur le rapport du capital investi.
La banque crée la somme sur un compte, et doit avoir en fond propre, réserve fiduciaire, environ 10%.
La banque prête 100€, elle n’en investit tout au plus que 10 !
Ex: 100€ à 2% à 102 soit 2€ d’intérêts.
2€ pour 10€ investi = 20% de rentabilité…
On est bien à au moins 20% de rentabilité…
Petit problème simple de mathématiques :
Revenons avant les années 70, la masse monétaire, le total de tout l’argent dans le monde, est limité car lié avec l’or et l’or est une masse limitée, mais au lieu de parler de milliards et encore des milliards… imaginons un tout petit monde de 2 personnes A, B où la masse monétaire est de 1€, seulement 1€ et c’est B qui l’a ce 1€ sur son compte. A et B se font des échanges avec cet euro, mais comme la population risque d’augmenter et que le commerce augmente aussi, il y a besoin de plus de 1 € donc plus de masse monétaire. Alors A emprunte à B 10€ sur un an pour faire un projet (une maison par ex… ) …car B est aussi banquier, B, eh oui, peut prêter 10€ même s’il n’existe dans le monde que 1€ ; aussi étrange que cela paraîsse une banque peut inscrire sur un compte une somme d’argent qu’elle ne possède pas, si elle a au moins 10% en réserve… ça tombe bien c’est B qui a la pièce d’1 euro … mais pas gratuitement ou par philanthropie… avec 2 % d’intérêt. Ce sont bien les banques privées qui créent l’argent sur les comptes.
Pendant un an il y a plus de monnaie disponible, tout le monde en profite. (on peut avoir un cercle vertueux du style : A achète à C qui achète à D qui achète à E qui achète à A… tout le monde a satisfait ses nécessités…) L’année passée A rembourse sa dette à B.
Questions :
1- Combien doit rendre A ?
2- Quelle est la rentabilité en pourcentage pour la banque de B
3- Quel problème cela pose-t-il ?
Réponses :
1- 10,20€
2- La rentabilité se calcule sur le rapport du capital investi. La banque crée la somme sur un compte, et doit avoir en fond propre, réserve fiduciaire, environ 10%. La banque prête 10€, elle n’en investit tout au plus que 1 !
Ex: 10€ à 2% à 102 soit 0,2€ d’intérêts.
0,2€ pour 10€ investi = 20% de rentabilité…
3- Quand les 10€ sont rendus ils sont « détruits » mais restent les 20 centimes manquants qui n’existent pas sans la création d’une nouvelle dette !!!
Conclusion : l’essentiel de la monnaie qui existe aujourd’hui est créé ex-nihilo par les banques, elle est provisoire et payante. Elle est une monnaie/dette.
Petites citations de quelques hommes ayant un peu plus d’influence que vous ou moi :
“Permettez-moi d’émettre et de contrôler les ressources monétaires d’un pays et je me moque de celui qui écrit ses lois.” (celui qui contrôle la création monétaire se moque des lois de ce pays) : Mayer Amschel Rothschild. (1744-1812)
“Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin.” Henry Ford. (1863-1947)
« Si nous en étions restés au système précédent, qui permettait, répétons-le, à la Banque de France de prêter à l’État à taux zéro, notre dette serait de 16 % du PIB, soit bénigne. » Soit 350 M€ (Michel Rocard – 2012) aujourd’hui elle est de 93% du PIB (soit 1900M€) les intérêts ont rapporté d’énormes sommes aux banques…
L’ « effet boule de neige » de la dette publique
Entre 1980 et 1995, le taux d’intérêt réel (qui est la différence entre le taux nominal qui dépend de la politique des banques centrales et le taux d’inflation) devient supérieur au taux de croissance du PIB. Ces taux d’intérêt élevés sont également la conséquence de la politique monétaire restrictive de la Banque de France, puis de la BCE, orientée vers la seule lutte contre l’inflation. En conséquence, le poids de la dette dans le PIB a augmenté mécaniquement. Ainsi, concernant la France, entre 1981 et 2003, plus de la moitié de l’accroissement du ratio dette/PIB est dû à l’effet « boule de neige ». On a, de plus, pu calculer qu’en l’absence d’effet boule de neige, et même avec les intérêts, le stock de la dette publique aurait été en 2008
Non seulement la dette permet aux marchés financiers de prélever des intérêts importants sur les budgets publics au titre du service de la dette, mais cela a aussi laissé libre cours à la spéculation financière, et à un chantage de nature politique sur la gestion des budgets : « qui paye décide… ». C’est pour « rassurer » leurs créanciers (et conserver la note AAA attribuée par les agences de notation) que les États ont imposé l’hyper-austérité dans toute l’Europe, à commencer par la Grèce en 2010. Le système financier est l’ensemble des institutions dont la matière première est la dette, il émet de la dette, il gère de la dette, il place de la dette, il négocie de la dette, il revend de la dette. Les politiques préfèrent dire que la finance prend trop de place, au lieu de la dette, mais c’est la même chose On reproche à l’ époque où les états pouvaient créer la monnaie à partir de leur banque centrale, de dériver vers l’inflation… mais elle est encore là : Question: la production et la consommation étant en rade … partout en eurozone, il est plus que probable que la plus grande partie de cette création monétaire est orientée vers les marchés financiers et alimente la Spéculation. Le bilan des banques de la zone Euros dépasse 3 x le PIB de la ZONE euros Entre 1990 et 2001, 34 pays vont abandonner leur capacité à faire financer les excédents de dépenses publiques par leurs banques centrales pour la confier à l’industrie de la finance privée. Pour le plus grand profit de celle-ci : comme l’endettement public et privé a été croissant comme jamais, le bilan des banques privées dépasse désormais de plusieurs multiples le PIB des États. Il représente ainsi trois fois le PIB de la zone euro, rien que pour les banques travaillant au sein de la zone monétaire européenne unifiée. Rien que de très logique, puisque le système privé financier a fait de la dette – et en particulier de l’endettement public – son métier, avec une efficacité redoutable. BCE : sauver les banques …pas les Etats ? Précision loi du 3 janvier 1973: Il est tout à fait vrai que dans les années 1960 et 1970, l’État pouvait obtenir un financement GRATUIT et OBLIGATOIRE que devait lui fournir la Banque de France, mais ce financement était limité (autour de 13 milliards de francs par an). Au-delà la Banque de France devait obligatoirement fournir un financement à l’État d’une tranche de 12 milliards environ mais avec un taux d’intérêt, fixé toutefois à des niveaux assez bas (2 à 3 %). Ensuite, l’État devait trouver des banques ou des épargnants et payait le taux du marché.Ultimes remarques :
Les États ont abandonné ce droit de création monétaire parce qu’on leur a reproché de faire marcher la planche à billets donc de favoriser l’inflation, notamment dans des buts électoraux…les États ont aussi parfois recouru à la planche à billets par le passé (assignats en France, Allemagne au début des années 1920,…) mais aujourd’hui on constate que la BCE qui s’était engagée à limiter l’évolution de la masse monétaire à 4,5% (croissance + inflation) laisse cette masse monétaire croître de 9,4% en moyenne sur les 8 ou 9 dernières années…
Il est en effet permis à la BCE, par la force des choses, de fausser le marché en achetant indirectement la dette aux banques et au système financier comme elle l’a fait pour un montant de 200 milliards d’euros, via une forme de monétisation. L’on découvre alors que la BCE s’autorise à créer de la monnaie à partir de rien, mais seulement pour sauver les banques et le système financier, tout en s’interdisant la même technique pour sauver les États…
Des acteurs publics locaux plombés par la dette Les acteurs publics locaux (collectivités locales, établissements de santé et organismes de logement social) assurent plus de 70 % de l’investissement public en France, grâce à des emprunts conséquents. … Dexia a construit un engrenage associant un financement et un produit dérivé spéculatif dans un seul et même contrat. Le principe est simple : les premières années, la banque propose un taux décoté artificiellement bas, avant d’enchaîner sur une prise de risque inconsidérée par la suite. Pourquoi ? Avec de tels prêts dits « toxiques », la banque peut multiplier ses marges par 2 ou 3, voire davantage. L’opération est d’autant plus intéressante pour elle que l’emprunteur seul supporte le risque. Même les analystes de l’agence de notation FitchRatings, que l’on ne peut pas suspecter d’anticapitalisme primaire, faisaient en juillet 2008 le constat suivant : « les prêteurs ont donc réussi à imposer une situation paradoxale où, au lieu d’être rémunérés pour prendre un risque (de crédit) supplémentaire, ils l’ont été pour faire prendre un risque (de taux) à leurs clients. » (voir aussi la notion de « surcoût du capital ») Ces considérations n’ont pas arrêté Dexia et ses consœurs qui ont rivalisé d’imagination pour concevoir des prêts structurés … En 2008, Dexia proposait 223 prêts différents ! … Comme ces prêts sont beaucoup plus rentables pour elles que les prêts classiques, à partir de 2008, les banques ont incité les collectivités à réaménager la totalité de leur dette en leur faisant miroiter un illusoire allègement de charges. En 2010, une fois terminée la période décotée, un grand nombre d’acteurs publics locaux se sont retrouvés piégés par des taux de plus de 20 % et sans pouvoir transformer leurs « prêts toxiques » en prêts classiques, car cette option nécessite le paiement d’une soulte (indemnité de remboursement anticipé) d’un montant démesuré, parfois supérieure à la totalité du capital restant dû. Ainsi, en juin 2006, la commune de Thouaré-sur-Loire (7 500 habitants, près de Nantes) qui avait emprunté 4 millions d’euros à Dexia à un taux initial de 3,84 % a vu ce taux passer à 6 % en 2010 (provoquant un surcoût de 60 000 euros), puis à 12 % en 2011 (la mairie a refusé de payer les 290 000 euros de surplus demandés, l’équivalent de neuf emplois communaux)14. Exemple de 2009 jusqu’à nos jours c’est le même principe : Elle est pas belle la vie ?
…
Ce sont ces mêmes banques qui viennent aujourd’hui présenter aux États la facture de leur spéculation ayant mené à une crise de très grande ampleur. Rappelons que Dexia a été renflouée de 10Md€ par les États français et belge (6Md€ 2008 et 4Md€ en 2011)… ce qui n’empêche pas de récompenser les dirigeants et actionnaires :
Pourquoi la sortie d’un système de création monétaire qui a permis sa reconstruction et son renouveau industriel ? Si la France avait choisi la finance et le remboursement des dettes, à la sortie de la Seconde guerre mondiale, elle ne se serait jamais relevée, car elle aurait croulé sous le poids du passé. Si l’intérêt supérieur de la France n’avait pas été au-dessus des épargnants, du rentier et du système financier pour privilégier l’économie réelle, la fabrication de véritables richesses industrielles, issues pour la plupart alors des grands programmes de l’État, n’aurait pas été possible Raisons de l’interdiction d’emprunter à sa banque centrale :
Dossier (version approfondie) très intéressant pour bien comprendre comment la dette et sa non remise en cause profite aux banques au détriment des économies réelles
Il y a beaucoup de notions abordées je le relirai une deuxième fois pour bien m’en imprégner et pouvoir argumenter à mon tour si nécessaire
Juste à te signaler (« te » car on se connait
une petite coquillette dans la partie :
– 2/ L’État a choisi d’emprunter avec des intérêts élevés >
Explications > petit problème simple de mathématiques > Réponses :
Ex: 10€ à 2% à 102 soit 0,2€ d’intérêts.
0,2€ pour 10€ investi = 20% de rentabilité…
==> 10€ à 2% à 10,20€ soit 0,2€ d’intérêts.
==> 0,2€ pour 1€ investi = 20% de rentabilité
Merci pour ton travail et ton action
A bientôt
Jean-Robert