1 – prenons le total d’argent disponible : la masse monétaire
grosso modo en 10 ans « 2 fois plus d’argent »
Pourtant la BCE, qui s’était engagée à limiter l’évolution de la masse monétaire à 4,5% (rappel : la masse monétaire est censée devoir augmenter à la même vitesse que le PIB, donc à un taux égal à la somme du “taux de croissance” et du taux d’inflation) laisse cette masse monétaire croître de 9,4% en moyenne sur les 8 ou 9 dernières années…
remarque : l’épargne des ménages (M2) correspond à 4000Mds€ soit 2 fois la dette de la France. Chiffre à garder dans un coin de sa tête lorsque l’on abordera les solutions.
2- regardons l’évolution de l’indice préféré des économistes : le PIB
le PIB* : Produit Intérieur Brut, représente la valeur totale de la « production de richesse »
* PIB : nous utiliserons cet indicateur car c’est celui qui est le plus partagé et le plus parlant mais… c’est un mauvais indicateur : ex : à chaque accident de la route, catastrophe type « Amaco Cadiz » le PIB augmente … voir le film « Indices »
3- regardons l’évolution du nombre de riches
rappel : la France est le 3ème pays au monde qui compte le plus de millionnaires (et il parait que notre système social les ferait fuir… ils restent bien là, même avec un pied dans les paradis fiscaux)
Nombre de milliardaires dans le monde : il y a 30 ans 140… en 2014 : 2 325
Et milliards c’est pas x 000 000 mais avec neuf zéros x 000 000 000
… mais de moins en moins pour les besoins humains. Alors nous luttons pour les retraites, les salaires, les services publics : éducation, justice, santé, hôpitaux…
Je suis enseignant en école primaire et j’ai vu au cours de ma carrière de nombreuses attaques qui ont été portées contre les moyens de l’éducation nationale pour tous, j’ai lutté, manifesté … mais petit à petit j’ai regardé autour de moi …
L’ensemble des luttes sociales m’a questionné et m’a poussé à chercher plus loin… Comment se fait-il qu’avec tous les progrès de production de richesses, de biens, de services, avec l’explosion des technologies de l’information, etc…. nous ayons de moins en moins de moyens pour répondre aux besoins humains ?
C’est comme si après la révolution de la mécanisation de l’agriculture, on produisait moins de nourriture pour tous! (Et en même temps, les 90% des employés qui ne pouvaient plus travailler la terre restaient indéfiniment au chômage plutôt que de développer d’autres productions ou d’autres services qui contribuent au « bonheur humain ».)
Alors, on nous rétorque souvent : qu’il faut faire des économies car nous sommes en déficit. D’où vient ce déficit qui crée cette Dette ? Qu’est-ce que cette Dette publique, qui sert à justifier à travers les prétextes de dépenses publiques indomptables, les baisses récurrentes des retraites, des salaires, des services publics ( éducation, justice, santé,…) des transports, des politiques écologiques et sociales etc… Tous ces acquis sociaux ou biens publics nous concernent et nous touchent dès lors qu’ils sont attaqués.
En réalité ces attaques ne sont que des conséquences d’une cause principale : la Dette ! On peut toujours s’attaquer aux conséquences en luttant contre des diminutions de postes ou des diminutions de moyens, etc…. mais tant que l’on ne s’attaquera pas à la cause principale, le combat se révélera difficile et ce d’autant plus que l’on attendra… comme l’ont constaté les Grecs.
Dès lors des petits cours d’auto-défense intellectuelle sont alors nécessaires pour faire face aux idées préconçues … Je ne suis pas économiste mais il suffit de chercher, l’action citoyenne et l’éducation populaire débutent ici, tout est accessible pourvu que l’on soit curieux et un peu vigilant.
L’État pour investir a toujours eu besoin d’emprunter ce qui génère automatiquement une dette. Une dette provient d’un déficit budgétaire … le budget de l’État est facilement accessible sur le site du ministère des finances. C’est la loi de finances qui définit chaque année le budget de l’État …
il y a deux parties :
Recettes
Les ressources de l’État sont principalement :
Dépenses
Les dépenses effectuées par l’État, les collectivités locales et les administrations de sécurité sociale sont nommées dépenses publiques. Elles sont divisées en quatre parties :
- Les dépenses de fonctionnement des services publics
- Les dépenses d’équipement ou d’investissement
- Les dépenses d’intervention dans les domaines social, économique et international
- Le paiement des intérêts sur la dette publique. (par ex pour 2013 les intérêts représentent 56 milliards d’€ soit presque la totalité des impôts sur le revenu.)
Dans les discours médiatiques courants on entend souvent à propos des dépenses publiques :
– La France vit au-dessus de ses moyens
– Il y a trop de fonctionnaires
– Nous dépensons plus que nos états voisins
– Il faut se serrer la ceinture
– L’excès de dépenses laissera un fardeau pour les générations futures
– Il faudra faire des économies
– Etc…
De plus ces dernières années les solutions politiques semblent s’orienter vers la réduction des dépenses :
– Le pacte dit “de responsabilité” qui prévoit 50 milliards supplémentaires de réduction des dépenses publiques
– Baisse de l’impôt sur le revenu : le taux marginal supérieur 65 % en 1982… 40 % en 2007
– Suppression impôt de Bourse
– Crédit impôt recherche et compétitivité
– Etc…
Ce qui revient à soumettre l’idée que si nous sommes en difficulté c’est bien parce que nous avons trop dépensé durant ces dernières années, mais … A-t-on trop dépensé ?
je fais connaissance avec ton site. Bravo. Ton travail nécessite vraiment qu’on prenne le temps de le lire en détail.
J’ai une question sur ton introduction pour quelles raisons utiliser le terme de « Puissants »? Qu’englobe t’il?
Très cordialement
Richard
merci pour votre commentaire,
le terme puissant désigne l’oligarchie financière… mais puisqu’il est mieux de donner des noms : Goldman Sachs, Blackrock, BNP, ou les 85 multimilliardaires qui ont une fortune équivalente à celle de la moitié la plus pauvre de l’humanité, ou les 90 personnes environs qui possèdent la moitié des droits de vote dans le CAC 40 … il est question d’une véritable classe sociale comme l’ont démontré les travaux des sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.